Thérèse de Fossa (1767-1823), une femme mystérieuse…

À notre connaissance, il n’existe aucun portrait de Thérèse, la sœur tant aimée de François de Fossa. Celui que possédait son frère, et qu’il évoque dans sa correspondance, a disparu... Elle aura à jamais le visage que chacun de nous lui donne et gardera donc son mystère.

Elle fut pour notre musicien bien plus qu’une sœur aînée... une marraine, une amie, une confidente, une conseillère, une correspondante privilégiée, et surtout elle représenta la femme idéale, celle qu’il chercha, des années durant, à retrouver à travers toutes celles qu’il courtisait, jusqu’à ce qu’il rencontrât Sophie, celle qui devint son épouse. Notons au passage que Thérèse était morte d’un cancer depuis près de trois ans quand le mariage eut lieu… Il n’écrira jamais plus à sa sœur chérie, qu’il appelait « Ma chère amie » puis « Ma bonne amie » dans toutes ses lettres...

À n’en pas douter, Thérèse était une femme de caractère, très pieuse et musicienne, qui vouait une affection sans bornes à son frère. On l’imagine séduisante et intelligente. Elle fut manifestement une épouse et mère modèle. Son mari, Joseph Campagne, lui survécut dix-sept ans et jamais ne la remplaça.

Comment se fait-il qu’aucune des partitions de FRANÇOIS parvenues jusqu’à nous ne lui soit dédiée ? Un autre mystère, car, nous le savons, elle aussi avait appris la guitare : «[...] ta fille s’exerce à la guitare pour te régaler », écrivait leur mère à son mari, alors à Paris, en août 1785. Plus tard, c’est avec une de ses guitares que sa fille Thérésette apprendra les premiers rudiments de cet instrument… À moins qu’un jour ne réapparaisse, après avoir dormi dans un tiroir, un grenier, ou au milieu d’un monceau de partitions oubliées, celle que son frère composa pour elle, en pensant à elle ?

Nous devons beaucoup à Thérèse de Fossa, devenue Mme Campagne, puisque ce sont les 572 lettres que François de Fossa lui adressa en 27 ans qui constituent la principale source de ce que nous savons de lui. En revanche, nous ne possédons qu’une seule lettre-réponse de sa main, datée du 8 septembre 1820, dans laquelle elle lui enjoint de venir passer son congé d’officier à Perpignan : « […] je ne veux point être privée de t’avoir six mois auprès de moi, peut-être sera-ce la dernière fois que nous nous réunirons, ainsi point de raison, tu passeras les six mois ou je ne t’aimerais plus de ma vie de vouloir ainsi m’affliger. »

On vous le disait, une femme de caractère !

Nicole YRLE

Nicole Yrle

Née par hasard à Lyon il y a… un certain nombre d’années, j’ai longtemps habité dans la région parisienne où j’ai travaillé et élevé mes deux fils. J'ai vécu vingt-huit ans à Perpignan, avec l’homme de ma vie. Désormais, nous habitons à Prades, face au Canigou.

Professeur de Lettres classiques, j’ai aimé partager mon amour de la littérature avec des jeunes. Ma première publication fut le résultat d’un travail à quatre mains avec une amie : un livre destiné aux classes de lycée, Lire à plaisir, suivi d’un autre pour les professeurs, tous deux publiés aux éditions Ellipses. Mais c’est de l’histoire ancienne ! Désormais davantage tournée vers une inspiration plus personnelle, je consacre une grande partie de mon temps à l’écriture de récits, de nouvelles et de romans.

Je suis lauréate du Grand Concours Littéraire du Monde Francophone 2008 organisé par l’Académie Poétique et Littéraire de Provence, pour une nouvelle, Éblouissement, et pour le récit Nous nous sommes tout dit.

Les Vendanges littéraires de Rivesaltes ont décerné leur Prix Odette Coste 2022 à mon roman Libres Esclaves.

Grande admiratrice du poète René Char, j’ai choisi ma devise dans Les feuillets d’Hypnos : « Ne te courbe que pour aimer ».

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