François de Fossa et le muscat de Rivesaltes !

Voici ce qu’on peut lire au début d’une lettre adressée en octobre 1813 depuis Montauban par François de Fossa lui-même à sa sœur Thérèse, épouse de Joseph Campagne, restée dans la demeure familiale à Perpignan :

« [Ma lettre] te trouvera vraisemblablement à Rivesaltes chez notre aimable nièce que tu embrasseras de ma part. Tu me dis dans ta dernière que tu allais y passer quelques jours et je désire que les eaux te soient favorables ainsi qu'à mon pauvre petit filleul que j'apprends avec peine souffrir encore de ses yeux. Quant à moi si j'étais du voyage je vous laisserais à tous deux boire de l'eau dans un pays où c'est un meurtre d'en mettre dans son vin, et je tâcherais d'oublier à l'aide de quelques bouteilles de ce délicieux muscat que j'ai un bras dont je ne puis pas me servir aussi bien que de l'autre »

(Montauban le 10 octobre 1813)

Le petit filleul est le fils de Thérèse, François, alors âgé de 10 ans.

L’oubli teinté d’humour que notre musicien rechercherait dans un verre de muscat, est lié à un fâcheux accident de cheval survenu en juillet qui lui a valu une fracture du bras avec complications.

Quant à la nièce, c’est Thérèse Cabaner, épouse d’Antoine Jaubert, lui-même fils d’Angélique Campagne ; leur fille, Joséphine Jaubert, épousera en 1829 Bruno Magloire de La Fabrègue, ancêtre de M. Pierre-Henri de la Fabrègue, propriétaire-vigneron du Domaine de Rombeau, membre bienfaiteur de l’association « Les Amis de François de Fossa », jusqu’à son décès en juin 2020.

Un fac-simile de la première page de cette lettre fut offert à M. de La Fabrègue le 6 décembre 2016, à l’occasion d’une soirée littéraire et musicale présentée par Nicole Yrle et Juan Francisco Ortiz dans la très belle Salle des Vitraux du Domaine.

Nicole YRLE

Nicole Yrle

Née par hasard à Lyon il y a… un certain nombre d’années, j’ai longtemps habité dans la région parisienne où j’ai travaillé et élevé mes deux fils. J'ai vécu vingt-huit ans à Perpignan, avec l’homme de ma vie. Désormais, nous habitons à Prades, face au Canigou.

Professeur de Lettres classiques, j’ai aimé partager mon amour de la littérature avec des jeunes. Ma première publication fut le résultat d’un travail à quatre mains avec une amie : un livre destiné aux classes de lycée, Lire à plaisir, suivi d’un autre pour les professeurs, tous deux publiés aux éditions Ellipses. Mais c’est de l’histoire ancienne ! Désormais davantage tournée vers une inspiration plus personnelle, je consacre une grande partie de mon temps à l’écriture de récits, de nouvelles et de romans.

Je suis lauréate du Grand Concours Littéraire du Monde Francophone 2008 organisé par l’Académie Poétique et Littéraire de Provence, pour une nouvelle, Éblouissement, et pour le récit Nous nous sommes tout dit.

Les Vendanges littéraires de Rivesaltes ont décerné leur Prix Odette Coste 2022 à mon roman Libres Esclaves.

Grande admiratrice du poète René Char, j’ai choisi ma devise dans Les feuillets d’Hypnos : « Ne te courbe que pour aimer ».

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